La météo de la saison hivernale avait été mitigée du côté de la montagne avec des semaines sans neige suivies de périodes de grand froid mais le bilan d’activité des hôtels et résidences de tourisme pour les vacances de février (qui s’étalaient du samedi 4 février au dimanche 5 mars cette année) sont finalement positives, et la dynamique s’étend à l’ensemble de l’Hexagone : tandis que les établissements de montagne sont quasiment revenus à leur fréquentation d’avant-covid, sur le littoral et à Paris les résultats sont presque « exceptionnels ». Données et analyse par MKG Consulting.
Le contexte économique et géopolitique actuel était source d’inquiétude pour grand nombre de professionnels du tourisme, mais les dynamiques observées sur les vacances d’hiver 2023 sont encourageantes et témoignent d’un secteur et d’une destination France toujours attractifs.
En effet, à l’échelle du pays, sur la période du 4 février au 5 mars, les résultats sont très bons : après plusieurs saisons d’hiver impactées par la crise sanitaire, la fréquentation hôtelière n’affiche plus que 2,6 points de retard relativement à la même période avant-covid, et grâce à un prix moyen ayant pris +18,8% relativement à 2019, le RevPAR global affiche même une croissance de +13,9%.
Du côté des gammes, le créneau milieu de gamme rencontre un franc succès ces dernières semaines et il est parvenu à retrouver son équilibre en termes de fréquentation. Mais c’est avant tout la dynamique des prix qui permet toujours aux établissements de dépasser les niveaux d’activité d’avant-covid. En effet, de manière générale, sur le volet des taux d’occupation, l’ensemble des établissements maintient un léger retard.
Le segment haut de gamme par exemple, qui avait déjà enclenché sa reprise depuis quelques mois maintenant, reste le segment ayant le plus de retard de fréquentation mais il affiche néanmoins la plus forte croissance d’activité (+20,8% de croissance de RevPAR) grâce à un bond en termes de prix moyens (+31,4%) qui permet d’attester le retour des touristes étrangers sur les pistes de ski françaises notamment. Les clientèles européennes et même plus lointaines ont répondu présentes ces dernières semaines en France.
Les créneaux budget et économique affichent quant à eux respectivement des retards de 2,2 et 4,3 points mais grâce à une dynamique de prix moyens, ils parviennent également à maintenir des niveaux d’activité à +10 et +4,9% comparé à 2019. Le segment milieu de gamme s’en sort mieux avec +15,1% de RevPAR.
Grâce aux stations, le créneau des résidences de tourisme rattrape également son retard avec seulement -0,5 point de taux d’occupation relativement aux vacances de l’hiver 2019, et la dynamique des prix (+16,6%) permet à ce segment d’afficher un RevPAR à +13,9% versus avant-COVID.
Les vacances de février sont un moment-clé pour l’hôtellerie de montagne mais cette année la période « hors vacances » a également bien fonctionné en raison d’une météo propice et de changements d’habitudes des vacanciers permettant alors de lisser l’activité sur l’ensemble de la saison d’hiver.
En effet, alors que la période de Noël avait été marquée par un regain de +13,1% d’activité relativement à l’avant- COVID, hors vacances scolaire cette progression est montée à +44%.
En période de vacances, les Pyrénées sont notamment parvenues à afficher des résultats meilleurs qu’en 2019 aussi bien en termes de fréquentation (+0,4 point) qu’en termes de prix (+19,9%). Mais en termes d’évolution de RevPAR ce sont toujours les Alpes du Nord (grâce aux stations de renom telles que Courchevel, Chamonix, Val d’Isère...) qui parviennent à afficher la plus forte croissance de RevPAR (+27,1% tirée par une hausse des prix moyens à presque 30%).
Par ailleurs, il est à noter que la montagne n’a pas été la seule destination phare pour ces vacances d’hiver 2023 : le littoral a également été plébiscité.
En effet, à l’exception du littoral de la Manche (très fréquenté l’an dernier et qui a eu un léger contrecoup de fréquentation, compensé par la hausse des prix), l’ensemble des autres littoraux français a affiché des hausses notables d’activité, avec partout une fréquentation qui y a même été supérieure à celle de février 2019. Les littoraux Atlantique Sud et Bretagne signent ainsi des hausses de RevPAR de plus de 20%.
Les campagnes et les grandes métropoles n’ont pas été totalement évincées non plus des destinations de prédilection pendant ces vacances et tout particulièrement Paris, qui a retrouvé sa fréquentation d’avant-Covid et a tiré profit de la hausse des prix moyens pour afficher un gain de +31,7% de RevPAR par rapport à la même période en 2019.
Si les touristes français et étrangers sont revenus à la capitale (notamment les Chinois depuis quelques semaines), tout récemment, la 59e édition du Salon International de l’Agriculture accueillant plus d’un millier d’exposants à Paris Expo Porte de Versailles du samedi 25 février au dimanche 5 mars, a également joué aussi en faveur de la destination grâce à ses 615 204 visiteurs. Sur la période du 25 février au 4 mars, la zone qui inclut tous les établissements à proximité immédiate du parc des Expos (Paris, Issy-les-Moulineaux, Vanves, Malakoff) a affiché un RevPAR à +28,4% vs l’édition 2019 (qui s’est tenue sur la même période) grâce à un prix moyen en hausse de 23,5%, et la fréquentation a dépassé ses standards d‘avant-covid (+2,7 points) confirmant que les activités MICE sont sur une véritable dynamique de reprise également.
Bien entendu, en raison de la proximité immédiate avec des hauts lieux touristiques parisiens, la fréquentation de cette zone s’explique également tout simplement par la hausse du nombre de touristes à Paris généralement lors de ces vacances de février. Par ailleurs, le retour à une fréquentation plus élevée implique que plus de visiteurs ont eu besoin de séjourner dans d’autres zones de la capitale, et non plus uniquement à proximité du Parc des Expositions, d’où une croissance relative plus élevée dans le reste de Paris. A noter toutefois que cela n’a pas suffit à pallier le déficit de clientèles d’affaires traditionnelles dans la périphérie francilienne, qui signe tout de même une légère progression de RevPAR.
Enfin, dans les grandes métropoles françaises de l’intérieur (hors littoral), la dynamique de ces derniers mois s’est prolongée, avec une hausse des prix moyens de 8,6% relativement à 2019 qui permet d’enregistrer une progression de RevPAR de 3,7%, même si la fréquentation est restée légèrement en-deçà de l’avant-covid.
Ces résultats confirment la résilience du tourisme français mais surtout elles soulignent de nouvelles dynamiques avec des changements d’habitudes, de dates de départ et de destination. A l’approche des beaux jours, les professionnels se montrent donc optimistes quant à la suite de la saison 2023, malgré le contexte conjoncturel toujours incertain.
Vanguelis Panayotis, CEO MKG Consulting, a ainsi déclaré:
« la dynamique autour de la clientèle Loisirs ne faiblit pas : cela montre que malgré les préoccupations des Français liées à leur pouvoir d’achat, ils n’en sont pas encore venus à arbitrer sur leurs dépenses de vacances, un temps qui semble avoir été sanctuarisé depuis la fin du Covid. Et la montagne, mais aussi plus largement la France et ses multiples destinations de villégiature, font toujours recette comme destination de vacances ».
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