Au moment même où l’Allemagne court après sa croissance perdue et sa puissance industrielle ; et qu’au passage les Etats-Unis multiplient les appels du pied aux investisseurs en quête de conditions favorables, la France, hier encore championne toutes catégories de l’attractivité, vient encore de se tirer une balle dans le pied.
Il ne suffisait pas que les conditions d’exploitation se durcissent et que le climat financier se tende, le déclenchement des élections législatives et l’incertitude qui plane sur le prochain tandem exécutif n’arrangent pas les affaires ni des opérateurs, ni des investisseurs.
L’instabilité est la pire crainte des marchés. Tous secteurs confondus les deals sont suspendus. Certains ne se feront plus, les autres se dénoueront dans des conditions réactualisées.
Vous me direz, l’hospitalité pourra, une fois de plus, faire la démonstration de sa résilience et de sa capacité à surmonter les épreuves. Mais faut-il à ce point tester sa résistance aux chocs ? Pour les investisseurs institutionnels, le secteur a gagné ses galons d’actifs majeurs avec des fondamentaux bien plus favorables que d’autres classes, aujourd’hui à la peine. Mais les nouvelles conditions de marché peuvent mettre fin à cette bonne appréciation encore fragile.
Il y aura forcément une vie après la crise institutionnelle, comme il y en a eu une après la crise sanitaire. Si l’on veut être résolument plus optimiste et confiant, il faut la vivre comme une phase transitoire qui va ouvrir un nouveau cycle et son lot d’opportunités.
Lors du récent Hospitality Operator Forum, nous avons rappelé le caractère cyclique de notre industrie et sa propension à dérouler ces cycles de plus en plus rapidement. Globalement si les opérateurs ont anticipé un début de retournement du marché, ils fondent – fondaient – leur espoir de bons résultats sur un été et un automne prometteur à bien des égards.
Aujourd’hui le paysage s’assombrit, avec des prix moyens qui peinent à rester au sommet, avec des taux d’occupation qui ont du mal à trouver le relais des pouvoirs d’achats, avec une évidente sobriété des dépenses voyages des entreprises, avec un BTP en mal de chantiers et moins d’ouvriers à héberger…. Le cycle est prêt à replonger dans des creux incertains.
Le mieux que l’on puisse espérer, c’est un retournement court et rapide, voir une stabilisation des valeurs absolues d’activité comme lors du rebond post Covid. La casserole de lait est posée sur le feu : restons vigilants et réactifs.
Pour peu que les Jeux Olympiques et Paralympiques projettent une bonne image du pays ; qu’un euro affaibli favorise encore davantage la venue de visiteurs internationaux ; que le réalisme et le pragmatisme finissent par l’emporter sur les promesses populistes, les moteurs du rebond ne sont pas éteints.
On se doit d’espérer un climat plus apaisé pour ne pas sombrer dans la mélancolie, ni passer des rires olympiques attendus aux larmes des occasions perdues.
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