N’en déplaise aux esprits chagrins, qui s’attardent à voir le verre désespérément vide, alors qu’il s’est bien rempli au fil des semaines, le bilan final est très positif. Il est très globalement satisfaisant aussi bien au niveau des chiffres que du sentiment général d’avoir réussi un grand événement mondial sans anicroche majeure.
De l’avis général, tant pour la population parisienne, nationale que pour les visiteurs et les commentateurs internationaux, l’organisation des JOP 2024 est un grand succès. Toutes les craintes légitimes ou quelque peu dramatisées n’ont pas résisté à une surprenante liesse populaire qu’on n’avait pas retrouvée depuis la Coupe du Monde de Football de 1998.
Les rames de métro n’étaient pas bondées et circulaient bien mieux que d’habitude. Les embouteillages parisiens avaient presque miraculeusement disparu. On a nagé dans la Seine et aucune bombe n’a explosé pendant la cérémonie d’ouverture.
Derrière ce constat factuel et émotionnel, l’activité économique, qui a suscité tant de fantasmes et d’analyses contradictoires, est au rendez-vous. La fréquentation estivale des villes qui ont accueilli les épreuves olympiques est en nette progression et les prix moyens pratiqués ont généré de belles retombées.
Si l’hébergement marchand est assez naturellement le grand bénéficiaire des séjours olympiques, la restauration en a aussi bien profité. Les JOP 2024 ont été une formidable aubaine pour prolonger le rebond des dernières années après l’épisode Covid.
Que faut-il en retenir ? D’abord une fierté collective – ce n’est pas si courant -, celle d’avoir montré au monde entier la capacité de la France d’organiser des événements planétaires avec méthode et efficacité, et qui plus est d’y avoir ajouté une note festive, populaire, sympathique. La France ronchonne, caricaturée à travers ses chauffeurs de taxi malveillants, ses serveurs grimaçants et ses Parisiens arrogants, a cédé la place à une population joyeuse et accueillante.
La France fait partie du cercle pas si large que cela des nations qui peuvent prétendre accueillir des événements gigantesques et les réussir. Cela nous met en très bonne position pour lancer d’autres candidatures pour de grandes Expos ou d’autres Mondiaux.
En second lieu, qu’on aurait pu faire l’économie d’une mauvaise communication en amont des JOP inhérente à notre esprit gaulois. Les polémiques sur l’impréparation des sites, sur les retards des installations, sur les abus des professionnels avides, sur les dangers multiples d’une surpopulation concentrée dans le temps… auraient pu gâcher la fête et entretenir ce sentiment qu’un bon bashing vaut mieux qu’un grand défi à relever.
Il a été relevé et haut la main. Et du côté de l’hospitalité et de toutes les activités touristiques, le scénario anticipé par les observateurs avisés s’est bien déroulé. Le trou d’air de l’avant période olympique, constant depuis les Jeux de Rio ou de Londres, sera compensé par une arrière-saison qui se présente très bien. Les taux d’occupation sont très au-dessus d’un été sans grand événement mais en deçà des fantasmes délirants de professionnels inexpérimentés.
La volonté surprenante de certains détracteurs à nier le succès, à monter en épingle quelques défaillances ponctuelles, à tirer des généralités d’épiphénomènes ne doit pas nous faire oublier que la France sort vainqueur de cette séquence.
A nous tous d’en exploiter les conséquences sur le court, moyen et long terme en valorisant les performances, en surfant, comme Londres a su le faire, sur une vague qui peut déferler plusieurs années de suite. Le bilan n’en sera que plus grand et persistant. Rappelons-nous que rien n’est acquis. Si atteindre le sommet est déjà une victoire, le véritable exploit est de s’y maintenir.
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