La météo de la saison hivernale avait été mitigée du côté de la montagne avec des semaines sans neige suivies de périodes de grand froid mais le bilan d’activité des hôtels et résidences de tourisme pour les vacances de février (qui s’étalaient du samedi 4 février au dimanche 5 mars cette année) sont finalement positives, et la dynamique s’étend à l’ensemble de l’Hexagone : tandis que les établissements de montagne sont quasiment revenus à leur fréquentation d’avant-covid, sur le littoral et à Paris les résultats sont presque « exceptionnels ». Données et analyse par MKG Consulting.La demande de réservations reste extrêmement dynamique mais marque le pas sur certaines destinations par rapport à l’été, record, de 2022. Sur les deux mois d’été, la France dispose d’une avance de 0,4 point de réservations par rapport à la même date en 2022. Très faible recul de 0,2 point en juillet et avance de 1,1 point en août. Toutefois, ces chiffres positifs cachent une réalité disparate sur le territoire. Pas de quoi fâcher les professionnels de l’hospitalité qui bénéficient d’une demande solide démontrée par le pricing power du secteur et qui permet de rattraper le temps perdu du Covid.
Vanguelis Panayotis, CEO MKG Consulting, a ainsi déclaré:
« Il est fort probable que tous les hôteliers dépasseront leurs budgets prévisionnels pour l’année 2023. Nous sommes toutefois dans une période où les signaux sont contradictoires. D’un côté le contexte anxiogène et la baisse du pouvoir d’achat des ménages et de l’autre, une activité qui bat son plein. Pour l’instant tout le monde profite du rebond de la demande et les perspectives liées aux grands événements à venir restent favorables à court terme ».
C’est le littoral breton qui affiche les meilleures performances de réservations pour la trêve estivale. Plus 2,2 points de réservations par rapport à 2022, au 22 juin 2023. Une progression encore plus forte pour août avec +4 points d’occupation. Le littoral breton s’il progresse bien en termes de remplissage n’atteint toutefois pas encore les niveaux de remplissage de Paris, la moyenne montagne, le littoral de Méditerranée orientale, les littoraux Atlantique nord et sud, les Pyrénées et la Corse.
Ainsi les hôteliers parisiens verront peu l’habituel creux des mois estivaux avec au 22 juin un taux de réservation prévisionnel de 64% de remplissage des chambres du marché (soit -1,3 point par rapport à 2022). 57 % de remplissage attendu pour la moyenne montagne en juillet également (soit +2,9 points par rapport à 2022) et le littoral méditerranéen oriental (-1,7 point versus 2022).
Ainsi, ceux qui sont le plus en retard par rapport aux réservations de l’été 2022 à la même date, sont également parmi ceux qui affichent le meilleur remplissage. Cette baisse traduit toutefois une plus forte sensibilité des clients aux prix.
Le rebond reste solide sur le territoire français avec un rattrapage de fréquentation rassurant pour les performances estivales. Le mois de mai s’est conclu avec une fréquentation supérieure de 1,2 point à celle de 2019 et un RevPAR en hausse de 28,8% par rapport aux niveaux de mai 2019.
Si le pricing power permet de maintenir des revenus appréciables, sur le moyen et long terme, dans une situation de baisse de pouvoir d’achat des ménages mais également de récession annoncée pour les entreprises, jusqu’où les touristes, qu’ils soient loisirs ou affaires, seront-ils prêts à payer ? La perception de la valeur produit sera clés pour préserver la fréquentation des établissements tout comme la capacité des établissements touristiques à s’adapter aux attentes, de plus en plus mouvantes des clients.
Si la rentrée marquera un début de normalisation après le fort rebond d’activité pour l’hospitalité en France, les professionnels pourront compter sur les grands événements pour maintenir une forte activité.
La Coupe du Monde Rugby 2023 du vendredi 8 septembre au samedi 28 octobre remplira les hôtels de Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, du Grand Paris, de Saint-Etienne et de Toulouse. Suivie dès juillet 2024 par les Jeux Olympiques et Paralympiques, qui soutiendront également la demande loisirs.
En parallèle, les grands événements affaires et mixtes reprennent en intensité comme en atteste le très bon bilan du Airshow qui vient de s’achever avec la participation de 300 000 visiteurs selon les organisateurs et un volume record de signatures de contrats.
La destination France se doit d’accompagner les professionnels du secteur afin qu’ils puissent continuer à investir pour maintenir l’attractivité du secteur et rester un aimant pour les grands événements internationaux.
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