Il y a longtemps que vous n’avez pas joué à la marelle en sautant d’un pied sur une case, puis à deux pieds sur l’autre, et ainsi de suite pour arriver sain et sauf au Ciel. Et pourtant, à bien y regarder, c’est un peu ce qu’ont fait les hôteliers depuis le début de l’été, en espérant arriver à l’objectif fin septembre.
Certes les ambitions étaient très optimistes pour la période estivale, sublimée par les Jeux olympiques supposés être flamboyants. La relative déception d’une fréquentation plus poussive qu’espérée ne doit pas masquer le fait qu’au final, la saison devrait être correcte.
En prenant un peu de hauteur, pour considérer toute la période de juin à septembre, on constate déjà que l’effet 80eanniversaire du Débarquement a plutôt bien fonctionné, que la Fashion Week n’a pas été boudée, que les touristes internationaux sont bien présents et que les réservations de fin de saison ne sont pas mauvaises.
Alors oui, il y a des trous d’air dans le calendrier, notamment pour le segment des réunions et des voyages corporate. Ceux qui ont pu sauter sur l’autre pied Loisirs, quand les offres s’y prêtent, pourront atteindre leur objectif. Mais la dynamique n’est plus celle des deux derniers étés ! Les courbes s’infléchissent et les arbres ne monteront pas au ciel.
Alors oui, il y a un évident décalage dans les réservations qui se déplacent vers l’automne plutôt qu’au mois d’août. On y voit davantage un phénomène de report qu’une absence de clientèle. Je saute une case mais j’atterris sur l’autre.
Compte-tenu du contexte social et politique, on peut considérer que la France a évité la sortie de piste et que le bout de la marelle est toujours atteignable. Même écornée, l’envie de partir est bien présente. Le mauvais temps aurait même plutôt accéléré les migrations vers le Sud, dont les stations affichent déjà complet pour les plus prisées d’entre elles.
Sans doute épargnée par la baisse du pouvoir d’achat, la clientèle haut de gamme ne boude pas son envie de faire la fête avant une rentrée qui s’annonce assez confuse. Les établissements de luxe ne s’en plaignent pas, sans afficher un triomphalisme indécent.
Globalement, les grands changements de comportements, qu’annonçait la sortie de crise Covid, ne se produisent que lentement. Le tourisme de proximité s’estompe au profit de la (re)découverte des contrées plus lointaines. Malgré des faiblesses ponctuelles, le trafic aérien n’a jamais été aussi dynamique sur le moyen terme. Et c’est plutôt une bonne nouvelle pour la destination France.
Comme lors des cycles précédents, l’hospitalité doit faire preuve de réactivité et d’agilité. Elle doit être capable de passer d’un pied sur l’autre quand il faut sauter à cloche-pied pour éviter une mauvaise case. Rendez-vous fin septembre pour compter les nuitées et prendre le pouls des prix moyens.
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